La compensation écologique, une opportunité agricole en construction
Europa City (95) et Notre Dame des Landes (44) ne sont que la partie la plus médiatisée du phénomène d'artificialisation des terres. Mais la FNSafer a indiqué le 30 mai que l'artificialisation engloutit 50 000 à 60 000 hectares agricoles chaque année. En outre, l'aménagement du territoire porte aussi atteinte à la biodiversité que ce soient les zones humides, les espèces ou encore les forêts. La loi biodiversité de 2016 instaure la possibilité de créer par anticipation des zones de compensation écologique, des réserves d’actifs naturels qui pourront compenser celles détruites par l'artificialisation. Pour les agriculteurs, cela pourrait se traduire par une "double peine" : l'emprise foncière du projet et celle de ces réserves d'actifs naturels. Mais Bruno Néouze, avocat au cabinet Racine et expert en la matière, assure que «l'agriculteur peut tirer profit de la compensation écologique». Le monde agricole en prend conscience. Dans les Hauts de France, le Canal Seine Nord pourrait devenir un cas d'école : la chambre d'agriculture de la région espère boucler un travail de compensation écologique avec Voies navigables de France pour fin 2017. Et ce n'est pas un cas isolé. De nombreux pionniers expérimentent déjà les opportunités agricoles de la compensation écologique.
Qu’est-ce que la compensation écologique ?
Dans le cadre d’un projet d’aménagement du territoire (autoroute, urbanisation, etc), l’auteur du projet doit suivre la séquence dite « éviter, réduire, compenser » afin que soit préservé le patrimoine naturel de biodiversité. S’il ne peut ni éviter, ni réduire, alors l’auteur du projet doit prendre des mesures pour qu’une zone de biodiversité soit créée pour remplacer celle disparue, avec le même intérêt écologique. C’est ce qu’on appelle la compensation écologique.
Comment définir l’intérêt écologique d’une zone ?