Modèle intensif
La crise de conscience de l’agriculture bretonne
Des dizaines de milliers d’emplois directs ou indirects sont aujourd’hui menacés par la crise agricole et des industries agroalimentaires en Bretagne. Alors que le chef du gouvernement s’apprête, lors du Salon international de l’élevage Space, à Rennes, à présenter un « plan Bretagne », destiné à sauver l’agriculture et l’agroalimentaire de la région, les acteurs des filières tentent de se projeter eux-mêmes vers une sortie de crise. Mais les coups portés ces derniers mois, avec les difficultés de Doux, Gad et dernièrement de la filière œufs, font craindre le pire : sans signe fort, nombreux mettront la clé sous la porte, attestent les professionnels, réunis le 29 août, lors du congrès des chambres d’agriculture de l’arc Atlantique, à Dinan. Parmi les demandes essentielles : la simplification urgente de la réglementation.
La Bretagne a mal à son agriculture. Tout un pan de l’économie de la région pourrait flancher. La Bretagne, rappelle le géographe Jean Ollivro lors du congrès des chambres d’agriculture de l’arc Atlantique, à Dinan, le 29 août, c’est 3% de paysans. Ils représentent un tiers de l’économie bretonne – « liée à une base de paysans de plus en plus menacés et qui n’ont, pour certains, plus les moyens de vivre », poursuit-il. Hervé Guyomard, chercheur à l’Inra, confirme : « Aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, nous sommes en situation de crise.