Matières premières agricoles
La France doit encore convaincre l’Union européenne
La volatilité des cours des denrées agricoles, ferment d’instabilité sociale et d’émeutes de la faim, inquiète de plus en plus les instances internationales. Elle est en bonne place dans l’agenda de la présidence française du G20. Le consensus sur ce point n’est pas certain au niveau européen. Paris n’a pas hésité à tourner publiquement en dérision une analyse – encore au stade de projet – de la Commission européenne qui minimisait totalement le rôle joué par la spéculation dans l’instabilité des prix. Il ne s’agissait que d’un document provisoire qui sera largement corrigé au moment de son adoption par les commissaires. Reste que cet épisode en dit long sur les relations de confiance entre Paris et Bruxelles, surtout s’agissant d’un dossier très sensible sur lequel les Européens devraient faire preuve de la plus grande cohésion. En fait, ces divergences reflètent celles qui existent, traditionnellement, entre une tendance plutôt régulatrice que symbolise la France et une tendance non-interventionniste emmenée par la Grande Bretagne et les pays du Nord principalement.
Même si les hausses de prix, notamment sur les céréales, ont été fortes depuis l’été et encore récemment, la situation ne semble pas être la même qu’en 2007-2008, a estimé Dacian Ciolos, qui faisait le point sur l’état des marchés internationaux devant les ministres de l’agriculture de l’UE réunis le 24 janvier à Bruxelles.