La moisson joue au grand écart

L’hétérogénéité des rendements apparaît comme le principal marqueur de la récolte 2020. Une faible moisson est prévue en blé tendre, sous la barre des 30 millions de tonnes. Affectée par la sécheresse au printemps, la culture paie surtout un lourd tribut aux pluies automnales. La qualité est, pour sa part, au rendez-vous. Moins en orges, quand les faibles rendements font grimper le taux de protéines au-dessus de la limite brassicole. Le colza, doté d’un pouvoir de compensation, fait parfois mieux que prévu. Parfois, c’est au contraire une nouvelle désillusion. Tous les regards se portent maintenant vers les cultures d’été. Avec une inquiétude qui grandit pour la betterave, face à une attaque inédite de pucerons vecteurs de la jaunisse.
En blé tendre, comme pour le reste, « le meilleur côtoie le pire », résume Jean-Olivier Lhuissier, directeur des activités agricoles de Vivescia, à propos de la moisson 2020. Une grande diversité des rendements est observée chez le leader de la collecte dans le Grand Est, toutes espèces confondues, parfois sur un même territoire. En cause, une quarantaine de jours sans pluie entre fin février et mars, selon lui. Puis un mois de juin clément, propice au remplissage des grains.