Maïs transgénique
L’AGPM fer de lance du développement des OGM en France
Pendant longtemps, l’AGPM, Association des producteurs de maïs, affichait une position favorable aux OGM tout en rappelant qu’en France, on ne cultivait pas de maïs OGM parce que les consommateurs n’en voulaient pas. Ils se ralliaient ainsi à la position des amidonniers et des semouliers français. Depuis 2002, le discours a changé. Et depuis l’automne 2005, une nouvelle étape a été franchie en présentant à la presse des maïsiculteurs qui osent dire ouvertement qu’ils cultivent des OGM. L’opération séduction a été renouvelée le 26 avril, marquée par l’annonce qu’il y aurait près de 5 000 hectares de maïs OGM en France, contre 500 l’an dernier. L’AGPM ne veut pas parler de campagne de promotion des OGM, mais considère plutôt qu’il s’agit de vulgarisation. Pour Christophe Terrain, président de l’AGPM, il est de sa responsabilité d’assurer la coexistence entre les productions OGM, conventionnel et bio. Mais est-il du ressort d’un syndicat de producteurs de prôner les OGM alors même que la loi sur la coexistence sur les OGM n’a pas encore été promulguée ? Cela ne fait-il pas davantage le jeux des organismes de collecte et des semenciers que celui des producteurs ? Pour Christophe Terrain, le maïs Bt assure « un retour sur investissement » pour les agriculteurs. Mais on sait bien que le débat sur les OGM en France est loin d’être seulement une question économique. De plus, si l’AGPM s’affiche clairement en faveur des OGM, les amidonniers, eux, se positionnent contre et considèrent que le syndicat « joue un jeu dangereux ». Cela ne risque-t-il pas de conduire à un clash au sein de filière ?
L’AGPM, Association des producteurs de maïs, lance sa campagne de communication sur le maïs OGM en même temps que les semis 2006. Le ton est donné : il y aura sans doute de 4 000 à 5 000 hectares de maïs Bt, résistant à la pyrale et à la sésamie en France cette année, soit dix fois plus que l’an dernier. La plus grande partie de ce maïs, dont les semis sont en cours, sera cultivée en Aquitaine, en Midi-Pyrénées et dans la région Poitou-Charentes. Certes, cela reste confidentiel par rapport aux 2,9 millions d’hectares de maïs cultivés en France.