Fièvre catarrhale
Le bras de fer entre la France et l’Italie se poursuit
La tension est montée d’un cran. Depuis le 3 mars à minuit, Rome impose un blocus sur les importations de bovins français non vaccinés contre la fièvre catarrhale. Une décision préoccupante pour l’élevage français : le plan de vaccination lancé par Paris débute à peine. Si 25 000 doses de vaccin ont été envoyées dans 16 départements – et 175 000 autres attendues rapidement –, les broutards français n’obtiendront pas leur passeport pour l’Italie avant trois mois, compte tenu des délais de vaccination. Plus de 200 000 bovins seraient concernés et resteraient bloqués dans les exploitations. Alors que les discussions se succèdent à Bruxelles pour trouver une solution au conflit, les pouvoirs publics français tentent de répondre aux inquiétudes des professionnels. Dans une interview à Agra Presse hebdo, le ministre de l’Agriculture, Michel Barnier, déclare envisager des mesures de soutien pour les éleveurs. « Un plan de maintien des animaux sur les exploitations en vue de les exporter est étudié », indique-t-il. Le ministre affirme également ne pas exclure l’utilisation de recours judiciaires contre l’Italie, si la demande de levée de la décision italienne n’aboutissait dans « les tout prochains jours ».
La fièvre catarrhale ovine (FCO) continue d’empoisonner les relations franco-italiennes et la vie des éleveurs français. Après un premier bras de fer en octobre entre Paris et Rome (voir encadré page 3), les relations se sont à nouveau tendues il y a quelques jours. Depuis le 3 mars à minuit, l’Italie a interdit, de façon unilatérale, les importations de broutards français (bovins âgés de 6 à 12 mois) non vaccinés issus de la zone réglementée (soit 80 % de la production hexagonale).