Décryptage
Le chanvre français prépare le virage de la fleur
Dans le cadre de l’expérimentation en France du cannabis à fins thérapeutiques, l’Agence nationale du médicament (ANSM) devrait autoriser, sous peu, la valorisation de la fleur et de la feuille du chanvre, jusqu’ici interdites en France. Une telle mesure ouvrirait la voie à de nouveaux débouchés pour les producteurs français, pas seulement thérapeutiques eux, loin s’en faut. Ce sont principalement deux molécules qui peuvent être tirées de la fleur et la feuille. Le THC, réservé à un usage médical, devrait être cultivé sur de très petites surfaces, sous forme de cannabis indoor. Le CBD, destiné aux produits de grande consommation, pourrait être, lui, extrait de cultures en plein champs. C’est notamment le pari de la start-up française Rainbow, qui vient de lever 1 M€ pour ses produits « dé-stressants ». La filière historique du chanvre textile est plus prudente, et parle de nouveaux équilibres à trouver. Entre CBD et THC, fibre et matières actives, fleurs et graines.
La moisson 2020 pourrait être historique pour la filière chanvre française. Alors que les producteurs récoltent habituellement septembre, pour la première fois de leur carrière certains pourraient, dans le cadre d’essais pionniers, récolter dès juillet-août. Le but : valoriser les fleurs et les feuilles, et non plus seulement la tige et les graines. Mais pour cela il faudrait un coup de tampon de l’Agence nationale du médicament (ANSM).