Enseignement agricole
Le modèle de la complémentarité homme/femme « remis en cause »
Longtemps réservé aux garçons, l’enseignement agricole s’est fortement ouvert aux filles, au cours des trente dernières années. Sabrina Dahache, docteur en sociologie et chercheure au laboratoire de recherche « dynamiques rurales » à l’université de Toulouse II Le Mirail, a travaillé sur la féminisation de l’enseignement agricole et en raconte l’histoire, ou plutôt les histoires, dans son ouvrage La féminisation de l’enseignement agricole (1). La mixité gagne du terrain, en parallèle d’évolutions profondes du monde agricole et des politiques qui l’accompagnent. Les jeunes aspirent d’ailleurs à cette mixité et à ces changements dans les rôles des hommes et des femmes de l’agriculture. Les professionnels de cet enseignement, cependant, gardent parfois des représentations plus traditionnelles de l’éducation au féminin et au masculin. Entretien.
Dans votre livre « La féminisation de l’enseignement agricole », vous présentez une étude nuancée et très complète de l’évolution de la place des jeunes filles dans les filières de la production, de la transformation agro-alimentaire et des services ruraux. Quel est le point saillant de ces travaux ?
Je citerais l’avancée de la féminisation dans les formations de la production, car c’est dans ce secteur que le taux des filles a le plus progressé au cours de ces vingt dernières années.