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Le monde agricole accélère son développement dans l’industrie
C’est une vraie boulimie pour l’industrie qui saisit le monde agricole : en quelques semaines, des opérations majeures se sont déroulées ou ont été annoncées. Le groupe coopératif In Vivo déclarait, le 13 mars, qu’il est en passe de racheter le numéro deux de l’alimentation animale, Evialis ; peu avant, c’était Sofiprotéol qui dévoilait l’achat prochain du leader du secteur, la société familiale Glon. Dans un autre domaine, c’est Tereos qui a jeté son dévolu sur une part du poids lourd de l’amidonnerie-glucoserie, Talfiie, actuellement propriété du sucrier britannique Tate & Lyle. Plus tôt dans l’année, le même Tereos, associé à plusieurs partenaires céréaliers avait acheté, à l’Allemand Nordzücker, 50% de la société Syral, un important transformateur d’amidon. Qu’il s’agisse de mieux verrouiller des débouchés ou de solidifier un pôle d’activité, d’investir dans des secteurs traditionnels ou dans de nouveaux domaines, les agriculteurs, via leurs coopératives ou non, ont décidé d’accélérer leur développement dans l’industrie. Une stratégie qui ne peut être dissociée de l’évolution de la Politique agricole commune. Objectif : s’assurer une meilleure maîtrise des marchés à la veille de remises en cause importantes de la Pac et de son rôle de filet protecteur.
Pas moins de 300 milllions d’euros : tel est, en moins de quatre mois, l’extension nette de chiffre d’affaires des coopératives françaises, selon les relevés de Coop de France. Un relevé établi au vu des opérations d’achat d’entreprises réalisées sur cette période. Il ne tient pas compte, évidemment, de l’acquisition prévue d’Evialis par In Vivo. Celle-ci devrait apporter plus de 600 millions d’euros de chiffre d’affaires dans le décompte de Coop de France.