Décryptage
Le vison, ce petit animal politique
Dans la foulée des restrictions sur la faune sauvage dans les cirques et parcs aquatiques, le gouvernement a annoncé, le 29 septembre, l’interdiction de l’élevage de visons d’Amérique en France d’ici 2025. D’apparence consensuelle – voire anecdotique considérant le nombre d’exploitations concernées (quatre) –, l’interdiction de cet élevage touche pourtant à une discussion plus large et sensible : celle de la justification de l’élevage. Pour Barbara Pompili, comme pour les ONG welfaristes et animalistes, ainsi qu’une majorité de parlementaires, élever des animaux pour la fourrure, qui plus est en cage, n’est plus justifié. La filière concernée n’est évidemment pas du même avis. Pour la Fédération de la fourrure, cette mesure agirait comme un précédent juridique et rhétorique pouvant affecter demain des filières animales plus importantes, comme le foie gras. C’est aussi l’avis du député Jean-Baptiste Moreau (LREM), qui voit dans cette mesure et le RIP « pour les animaux » dans son ensemble le « faux nez de L214 ». À la faveur de la Covid-19, la FNSEA a, quant à elle, pris ses distances avec la filière fourrure, « sans se désolidariser », considérant que sa priorité était « la souveraineté alimentaire », et non le luxe.
Tigres, orques, singes… et visons. Comme redouté par la filière fourrure, le petit animal semi-aquatique a été intégré aux annonces de Barbara Pompili le 29 septembre sur les animaux sauvages. Au milieu des restrictions concernant les cirques et les parcs aquatiques, la ministre de la Transition écologique a annoncé « l’interdiction immédiate d’ouverture de nouveaux élevages de visons d’Amérique » et la « fin de l’élevage de visons d’Amérique (échéance 2025) ». Aucune précision n’est donnée concernant le commerce de fourrure.