Flambée du pétrole
L’embellie agricole à l’épreuve d’une énergie chère
Après les pêcheurs, les agriculteurs. Plutôt sereins alors que les manifestations de pêcheurs se multipliaient, les agriculteurs sont soudain entrés en action. Le mardi 27 mai a marqué le début des manifestations paysannes. Des actions ciblées pour la plupart, orientées vers les dépôts de carburants des compagnies pétrolières. Une action de terrain, pour l’essentiel, prenant de court les structures nationales. Une action, enfin, conduite principalement par les Jeunes agriculteurs, toujours les plus offensifs sur le dossier de l’énergie. Vendredi 30 mai, le gouvernement annonçait la reconduction de l’exonération des taxes sur les produits pétroliers. Le 4 juin, Michel Barnier adoptait le principe d’une grande table ronde, prévue le 9 juin et susceptible de déboucher sur une panoplie de décisions complémentaires. Les syndicats agricoles jouaient alors la détente, tout en conseillant à leurs adhérents de rester mobilisés. Sur le terrain, pourtant, les manifestations se poursuivaient. Leur crainte : que la flambée du baril et ses conséquences sur l’ensemble des charges (fioul, engrais, plastiques…) ne viennent remettre en cause l’impact de l’embellie des prix agricoles. D’autant que les plus touchés par la hausse de ces coûts, les éleveurs, maraîchers, serristes notamment, ne sont pas ceux qui profitent le plus de la progression des prix agricoles.
L’embellie agricole sera-t-elle compromise par la flambée des coûts pétroliers ? C’est toute la crainte du monde agricole qui est entré en manifestation à compter du 27 mai. De l’Orne jusqu’en Midi-Pyrénées, des stations-service ou dépôts de carburants ont été pris à partie, tant par des viticulteurs, maraîchers ou éleveurs. Des actions conduites par des Jeunes agriculteurs surtout. Les JA sont, depuis bon nombre d’années, toujours les premiers et les plus pugnaces à monter au créneau sur ce dossier.