Europe
Les divergences sur l’avenir de la Pac restent profondes
Le pari était difficile. Michel Barnier a voulu mettre à profit la présidence française de l’UE pour obtenir de ses homologues européens un débat serein sur l’avenir de la Pac, avant que ne débutent à Bruxelles les tractations sur le budget communautaire 2014-2020. Cet objectif n’a pas été atteint lors des échanges informels des Vingt-sept les 22 et 23 septembre à Annecy. A cela plusieurs raisons. D’abord, les ministres sont actuellement obnubilés par la négociation sur le bilan de santé de la Pac. Elle doit théoriquement aboutir fin novembre. Une bonne part des conciliabules d’Annecy y étaient d’ailleurs consacrés. En second lieu, Mariann Fischer Boel n’était pas favorable à un tel débat. Ses relations avec le ministre français de l’Agriculture semblaient d’ailleurs assez tendues lors de la conférence de presse finale. La commissaire européenne a abordé le débat d’une façon diamétralement opposée à celle du ministre français de l’Agriculture. Elle a estimé que la première question à se poser est :
. Michel Barnier, lui, inversait l’équation et jugeait
. Enfin, et surtout, la réunion d’Annecy aura au moins confirmé que les avis des Etats membres sur le futur de la Pac divergent fortement – les « libéraux », détracteurs habituels de la politique actuelle, ayant été les plus concrets lors du tour de table des ministres. La présidence française va maintenant « examiner les suites à donner à (cette) discussion ».
La présidence française de l’UE a eu le plus grand mal, le 23 septembre, à Annecy, à obtenir des ministres européens de l’Agriculture qu’ils lèvent le voile sur leurs intentions pour l’avenir de la Pac après 2013. Et les sujets les plus sensibles – la question budgétaire et son corollaire, le cofinancement – n’ont pratiquement pas été abordés. Seul le ministre allemand, Horst Seehofer, a souligné la nécessité « d’endiguer les coûts », quand la délégation italienne insistait, au contraire, sur le besoin de « défendre » ce poste budgétaire.