Prix du lait
Les industriels plongent l’interprofession dans l’impasse
L’effet de surprise a été total. C’est un vrai coup sur la tête qu’ont porté les transformateurs privés, regroupés au sein de la Fnil (Fédération nationale des industries laitières), aux producteurs de lait de la FNPL. Le 18 mars, la Fnil a claqué la porte de la réunion sur le prix du lait qui se déroulait dans le cadre de l’interprofession. Elle refuse de cautionner les indices de tendances du prix payé aux producteurs pour le second trimestre. Ces indices résultent de l’application de l’accord du 3 juin. Après 10 mois d’existence, cet accord politique obtenu à l’arraché par l’ancien ministre Michel Barnier, à quelques jours des élections européennes, a du plomb dans l’aile. Pour les industriels privés et coopératifs, le problème se concentre de l’autre côté du Rhin chez nos voisins et concurrents allemands. « Avec un prix du lait supérieur de 15 % en 2009 à celui payé en Allemagne, notre principal client et fournisseur, le prix français s’inscrit parmi les plus élevés d’Europe », explique la Fnil. « Ne pas tenir compte de cette situation serait dévastateur en termes de développement économique pour les territoires français, d’emplois industriels et de débouchés pour les producteurs de lait français ». Évidemment, ces derniers ne l’entendent pas de cette oreille. La FNPL rappelle que la compétitivité ne peut se mesurer au seul prix de la matière première. Le syndicat maintient que l’accord du 3 juin doit s’appliquer. Sauf que dans la réalité, il ne l’est plus depuis le 18 mars, mettant une nouvelle fois l’interprofession dans l’impasse.
L’histoire se répète, dit-on. C’est vrai que la « sortie » de la Fnil (Fédération nationale des industries laitières), refusant de cautionner les tendances à la hausse du prix du lait pour le second trimestre, ont comme un air de déjà-vu. Sauf qu’avant, au temps où les accords interprofessionnels sur le prix du lait donnaient le « la » dans la filière, tout le monde savait qu’une solution serait vite trouvée pour calmer ces « gesticulations ». L’accord devait être sauvé. Les acteurs de la filière avaient cet objectif en commun.