Volatilité des prix agricoles
Les propositions de Paris
Ce qui était annoncé à plusieurs reprises de manière informelle a soudain pris du contenu : Nicolas Sarkozy a confirmé, le 24 janvier, que la régulation des marchés des matières premières serait un élément fort de la présidence française du G20. Son ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire, précisait, deux jours plus tard, le contenu de ce qui serait proposé aux autres grandes puissances de la planète pour tempérer la volatilité des prix de ces matières premières où figurent en première ligne les denrées agricoles. Paris reste prudent cependant : il ne s’agit pas de présenter un paquet global à prendre ou à laisser mais une série d’orientations en laissant le débat ouvert. Les conseillers du ministre de l’Agriculture parlent d’ailleurs beaucoup plus, aujourd’hui, de coordination au niveau international que de règles ou d’institutions contraignantes. Les grandes organisations mondiales (FAO, Banque mondiale, FMI, OMC) avaient d’ailleurs été sollicitées pour apporter leur contribution à un débat agricole qui aura lieu au mois de juin. Consciente des réticences de bon nombre de pays (nations émergentes, Grande-Bretagne), la France ne veut pas placer la barre trop haut. A la fois pour ne pas braquer les pays réticents et ne pas risquer de décevoir quant aux résultats.
«Si les Russes s’étaient un peu plus concertés avec les autres puissances avant de bloquer leurs exportations de céréales, on n’aurait sans doute pas vu une telle flambée des cours quelques jours plus tard », explique un conseiller de Bruno Le Maire. Une manière de faire comprendre à quel point une des solutions à la volatilité des prix consiste à créer une « culture de gestion de crise », des réflexes de concertation et de transparence pour mieux maîtriser les conséquences d’une mesure nationale.