Pierre Bitoun : « L’alternative paysanne a été manquée »
Ingénieur d’études à l’Inra, Pierre Bitoun vient de publier « Le sacrifice des paysans », avec le sociologue Yves Dupont. Ce compagnon de route de la Confédération paysanne retrace la « fin des paysans » décrite dans les années 60 par le sociologue Henri Mendras, puis l’échec de l’altermondialisme dans les années 90. Avec une perspective particulière, le paysan comme possibilité de « dépasser le capitalisme ».
Votre ouvrage s’intéresse à la disparition des paysans français. Avant d’aller plus loin, qui sont ces paysans qui, selon vous, disparaissent dans les années 70 ?
Le paysan est bien différent de l’agriculteur d’aujourd’hui. Pour nous, comme pour le sociologue Henri Mendras, le paysan s’inscrit dans un héritage millénaire. Il recourt à la technique mais sans excès, entretient des contacts avec le marché tout en préservant son indépendance, veille à ce que son activité ne détruise pas le milieu social et naturel dans lequel il vit. En France et partout dans le monde.