Norme
Travail illégal : « Les exploitants doivent assurer eux-mêmes certains contrôles »
Le gouvernement a présenté le 27 novembre son plan national de lutte contre le travail illégal, pour la période 2013-2015, avec parmi les secteurs les plus touchés, l’agriculture. La Mutualité sociale agricole (MSA) confirme la donne avec une hausse de près de 110% de ce type de fraude en agriculture entre 2010 et 2011. Elle nuance aussi son résultat : la montée du fléau serait également la rançon d’outils plus performants, soutiennent Marie-Christine Chambe, directrice de l’audit et de la maîtrise des risques à la Caisse centrale de MSA, et Françoise Vedel, directrice adjointe en charge de la lutte contre la fraude et le travail illégal, à la MSA. Toutes deux rappellent par ailleurs les mesures de prévention à suivre pour ne pas se tenir dans une situation illégale de travail, à son insu.
Confirmez-vous que l’agriculture est un secteur particulièrement concerné par le travail dissimulé ?
Marie-Christine Chambe (MCC) : En réalité, l’agriculture n’est pas plus touchée que d’autres secteurs qui emploient de la main d’œuvre saisonnière ou temporaire, comme celui du bâtiment, des arts et spectacles et du tourisme. Le phénomène survient dès lors que l’on a affaire à des populations qui n’ont majoritairement pas de contrats à durée indéterminée.