Phytosanitaires
Un « permis » bientôt obligatoire pour les agriculteurs
C’était il y a presque un an. Clôturant les travaux du Grenelle de l’environnement, le chef de l’Etat fixait à la France l’objectif de réduire de 50% l’usage des pesticides si possible dans les 10 ans qui viennent. L’annonce avait fait l’effet d’une bombe dans le milieu agricole. Désigné pilote de l’opération, Michel Barnier se devait de proposer un plan d’action « avant un an ». Délai respecté. Le ministre de l’Agriculture a présenté le 10 septembre en conseil des ministres les grands axes du plan « Ecophyto 2018 » qui rassemble une centaine de mesures visant à diffuser le plus largement possible les pratiques agricoles économes en produits phytosanitaires, accélérer la recherche agronomique sur les méthodes alternatives, ou développer la formation à l’utilisation. Le plan prévoit notamment, d’ici 2014, l’obligation pour tous les professionnels souhaitant acheter des produits phytosanitaires d’être titulaire d’un certificat attestant d’une bonne maîtrise de leur utilisation. En cas de résultats insuffisants au test, l’agriculteur sera tenu de suivre une formation.
Guy Paillotin a donné satisfaction. Mandaté en novembre 2007 pour piloter le comité chargé de définir des pistes pour réduire l’usage des pesticides, le secrétaire perpétuel de l’Académie d’Agriculture voit la quasi totalité de ses propositions retenues. Le plan Ecophyto 2018 présenté le 10 septembre par Michel Barnier reprend en effet la plupart des recommandations contenues dans le rapport remis le 22 mai dernier Agra Presse hebdo N°3156 du 2 juin 2008 par l’agronome au terme de 6 mois de concertation.