Réforme de la Pac
Un projet à cheval entre compétitivité et développement durable
L’agriculteur aura le choix soit de la « rentabilité économique », et ne recevra alors qu’un paiement de base, soit du développement durable, et bénéficiera de ce fait d’un paiement supplémentaire. C’est là l’élément le plus novateur de la communication sur l’avenir de la Pac présentée le 18 novembre par la Commission européenne, tel que le décrit l’auteur de ce projet, Dacian Ciolos. Le commissaire à l’agriculture, qui a dû négocier assez âprement son texte avec ses collègues de l’exécutif européen, devait jongler avec au moins trois impératifs : justifier le maintien des dépenses agricoles, en prouvant aux sceptiques leur « valeur ajoutée », sur le plan de l’environnement notamment ; ne pas handicaper les exploitations compétitives ; répartir les paiements de façon plus équitable, sans trop déshabiller les anciens Etats membres pour habiller les nouveaux. Un exercice d’autant plus difficile que subsiste une inconnue de taille : le budget dont disposera la Pac à l’avenir. La Commission ne soumettra qu’en mai ou juin prochain sa proposition pour le cadre financier de l’UE après 2013, et en juillet, sous présidence polonaise de l’Union, les propositions détaillées de réforme de la Pac.
La communication sur « La Pac à l’horizon 2020 : alimentation, ressources naturelles et territoires – relever les défis de l’avenir », poursuit trois objectifs, a expliqué Dacian Ciolos à un groupe de journalistes : la sécurité d’approvisionnement avec des produits « de qualité et sûrs » ; l’utilisation durable des ressources naturelles, qui a aussi à terme des avantages « économiques » ; l’équilibre des territoires ruraux.
Ces objectifs doivent se retrouver dans le deux piliers de la Pac, estime le commissaire à l’agriculture.