Elevage
Une embellie, mais... une inquiétude structurelle
Embellie : tel est le terme qui peut s’appliquer à la plupart des élevages destinés à la production de viande. Les cours se sont redressés, même, contre toute attente, en production porcine. Les prix des aliments pour animaux ont tendance à s’assagir, sauf pour des productions telles que les œufs. Après un début d’année qui faisait craindre le pire, le troisième trimestre de même que les perspectives du début 2012 redonnent un peu de sérénité aux éleveurs.
Cette embellie cache un problème de plus en plus inquiétant.
Qu’il s’agisse de la production bovine, porcine, ovine ou avicole, les structures vieillissent. Les bâtiments d’élevage deviennent anciens et les éleveurs eux-mêmes sont de plus en plus nombreux à approcher l’âge de la retraite. Les exploitations restent de taille modeste et le volume de production est moins dynamique que par le passé. En aliments du bétail, les Allemands sont maintenant les n°1 européens, reflet d’un élevage, porcin surtout, très dynamique. Vont arriver de nouvelles normes d’élevage et de bien-être des animaux, ce qui incite pas mal d’éleveurs à renoncer, à vendre leur exploitation souvent reprise par des exploitants qui retournent la prairie pour se consacrer aux grandes cultures.
«La production animale en France est vraiment attaquée », a expliqué Serge Préveraud, le président de la FNO lors de la rencontre de droit rural SAF/AFDR du 24 novembre sur l’installation. « Il y a un réel souci d’existence de nos productions », a-t-il ajouté. La moitié des éleveurs d’ovins quitteront le métier dans les 7 à 8 ans. « Alors que l’élevage ovin renaît », souligne Serge Préveraud, lorsqu’un éleveur arrête, ses terres vont à l’agrandissement et souvent à la production céréalière, ajoute-t-il.