Réforme de la Pac
La bataille des anciens pays contre les nouveaux Etats
Le Conseil agricole informel de Mérida aura donné l’occasion à chaque ministre de dire ce qu’il attend de la future Pac avant de devoir entrer vers la fin de l’année dans le vif du sujet. Le commissaire européen Dacian Ciolos s’est prudemment appliqué à défendre le rôle multifonctionnel qu’il va falloir assigner à cette politique à partir de 2014. Innovation, recherche, meilleure prise en compte de la protection de l’environnement : la communication de la Commission européenne prévue pour début novembre devrait largement faire référence à la nécessité de prévoir davantage de mesures privilégiant la compétitivité sans négliger les aspects sociaux et écologiques de l’agriculture. Mais, derrière cette approche, très largement partagée, les apartés de certains ministres ont dévoilé des préoccupations beaucoup plus terre à terre. Cela a été le cas de l’Allemagne qui, dans le cadre d’un budget stable, ne cache pas son intention de conserver un maximum de fonds agricoles pour ses producteurs. Ceux qui « profitent bien » des aides agricoles sont d’accord avec cette position, a confié Ilse Aigner, la ministre allemande. Une position défensive qui cadre plutôt mal avec une réforme novatrice et ambitieuse, et qui montre que le débat budgétaire s’annonce des plus serrés entre les défenseurs de la Pac d’aujourd’hui et les nouveaux Etats membres.
Réunis du 30 au 1er juin à Mérida, à l’invitation de l’Espagne, les ministres de l’agriculture de l’UE ont procédé aux derniers conciliabules sur la réforme de la Pac après 2013 avant le lancement officiel des négociations prévu à la fin de l’année, la communication de la Commission européenne étant attendue pour la deuxième semaine de novembre. D’ici là, une conférence se tiendra les 19 et 20 juillet à Bruxelles pour faire le bilan du grand débat citoyen sur l’avenir de la Pac lancé en avril dernier par Dacian Ciolos, le commissaire à l’agriculture.