Petit à petit, l’ORE fait son nid

Outils fonciers récents dédiés à la biodiversité, les obligations réelles environnementales (ORE) sont encore très méconnues mais commencent à se faire une place dans le milieu agricole. Les mieux identifiées sont les ORE dites patrimoniales, contractées de manière volontaire par des propriétaires pour préserver la biodiversité sur leurs parcelles de mille et une façons. Elles se retrouvent surtout dans l’ouest de la France, et – il semblerait – dans le milieu de l’élevage. Des agriculteurs s’en servent par militantisme, pour pousser plus loin la préservation de la biodiversité, d’autres pour protéger leurs aménagements paysagers ou l'activité d'élevage en vue d'une transmission. Des agences de l’eau se sont emparées de l’outil pour protéger les captages et les zones humides. Ailleurs, comme dans l’Oise, une collectivité s’en sert par défaut pour se chauffer au miscanthus. Malgré ces exemples réussis, l’ORE peine à se déployer faute d’incitation fiscale. Ce n’est pas le cas des ORE compensatoires qui donnent lieu à des compensations financières très incitatives, mais sur lesquelles peu de données existent.
Comment allier agriculture et protection de la biodiversité, enjeux qu’on oppose souvent et pourtant intimement liés ? Ce pourrait être via le développement des obligations réelles environnementales (ORE), créées en 2016. « De ce qu’on a vu sur le terrain, on peut concilier ORE et activité agricole. Bien sûr c’est à organiser, mais il n’y a pas de contradiction », assure Romain Melot, chercheur à l’Inrae et pilote de l’étude Landev sur les ORE.