Congrès de la FNSEA
Resserrer les rangs sur fond de crise agricole
Bien moins mouvementé que le congrès de l’an passé qui avait vu un affrontement interne entre céréaliers et éleveurs sur fond de bilan de santé de la Pac, le 64e congrès de la FNSEA qui s’est ouvert le 30 mars à Auxerre, s’est employé à resserrer les rangs, sauvegarder l’unité et se recentrer sur ses fondamentaux. Le rapport moral consacré au syndicalisme « responsable pour rassembler et agir » propose quelques pistes suite à une année 2009 « révélatrice de changement ». Une crise économique peut se transformer en crise syndicale avec pour risque majeur une désyndicalisation du monde agricole, a prévenu Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA. Un large débat s’est engagé avec les 800 congressistes présents. La base militante réclame « une ligne directrice » fédératrice et a insisté sur la nécessité de « labourer le terrain » au plus près des adhérents pour ne pas les perdre.
La réelle surprise de ce congrès est venue du président Jean-Michel Lemétayer qui, pour son 9e et dernier discours de clôture – il ne se représentera pas pour un nouveau mandat –, a été particulièrement offensif.
Il a lancé un « véritable SOS » au gouvernement. Bruno Le Maire, le ministre de l’Agriculture, s’est retrouvé logiquement en première ligne. « J’ai été offensif car les paysans attendent » dans un contexte dramatique, a commenté Jean-Michel Lemétayer. Une fermeté dans la prise de parole qui lui a aussi été dictée par la nécessité de donner des gages aux adhérents de la FNSEA qui ont notamment exprimé leur volonté d’une prise de distance du syndicat par rapport au politique. L’heure était donc à la cohésion à tout prix.
«Être syndicaliste c’est savoir traverser les crises et prendre les coups. J’en sais quelque chose ! », a expliqué Jean-Michel Lemétayer, le président de la FNSEA dans son propos d’ouverture du 64e congrès de l’organisation, le 31 mars. Le lendemain, le 1er avril, dans son discours de clôture, le leader syndical a décidé de rendre les coups. La cible du syndicaliste a été Bruno Le Maire, le ministre de l’Agriculture. Dans un discours fleuve de plus d’une heure, très offensif, voire menaçant, rien n’aura été épargné au ministre.