Un protectionnisme avicole émerge en Afrique de l'Ouest
Depuis vingt ans, quatre pays d’Afrique de l’Ouest, dont le géant nigérian, ont mis en place des tarifs douaniers pour protéger leur production avicole, contre les importations américaine, brésilienne et européenne. Le dernier en date est le Bénin, premier client des exportateurs français, notamment de poules de réforme, qui a annoncé vouloir « interdire » les importations en 2025. Le pays peut s'appuyer sur les expériences réussies de ses voisins, pionniers en la matière, le Nigéria et le Sénégal, qui importent désormais peu de produits avicoles. S'il venait à s'étendre, le phénomène menace les 300 000 à 400 000 tonnes de volaille européenne exportées en Afrique de l’Ouest. Mais les écueils restent la dépendance aux importations d'aliments et à des cours fluctuants, et des effets inflationnistes pour les citadins.
C'est par l'aviculture que dans les années 2010, la Russie avait commencé à reconquérir son autonomie alimentaire dans les filières d'élevage, boostées par l'embargo sur les produits alimentaires de 2014. L'Afrique de l'Ouest est peut-être sur le même chemin. Après le Nigéria, le Sénégal, et la Côte d'Ivoire, c'est au tour du Bénin de prendre cette voie.
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