Réforme de la Pac
Sarkozy promet la fermeté, les agriculteurs attendent des actes
À la surprise générale, Nicolas Sarkozy a mis l’agriculture au rang de ses priorités. Lors de sa déclaration, à la suite de la défaite de l’UMP aux élections législatives, le chef de l’État a placé la préservation de la politique agricole commune parmi ses grands enjeux à venir, en même temps que la réforme des retraites et l’organisation de la santé en France. « Je ne laisserai pas mourir notre agriculture », a-t-il lancé. Une déclaration qui a heureusement surpris les syndicats agricoles. Mais ils restent circonspects et attendent surtout des actes. Les propos du chef de l’État sont interprétés à la lumière des premiers débats sur la réforme de la Pac. Le premier test de la détermination française sera sa capacité à faire intégrer l’agriculture dans le projet Europe 2020 qui est pour l’instant plutôt discret sur la question. En France, c’est la capacité à résoudre la crise laitière qui constituera un test gouvernemental à relever par le ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire. Celui-ci a convoqué une réunion pour le 30 mars afin de « mettre l’interprofession laitière devant ses responsabilités ».
«Je le dis clairement : je suis prêt à aller vers une crise en Europe plutôt que d’accepter le démantèlement de la Politique agricole commune », a affirmé Nicolas Sarkozy, le 24 mars en commentant les résultats des élections régionales. Le président refuse « de laisser la spéculation fixer de façon erratique des prix agricoles qui ne permettraient pas à nos agriculteurs de vivre décemment du fruit de leur travail ».