Maladies animales exotiques : une autre lutte est-elle possible ?
PPA, influenza aviaire, fièvre aphteuse, DNC… Face aux maladies animales exotiques les plus dangereuses, peut-on lutter efficacement sans abattre la totalité des troupeaux infectés ? Cette question s’est posée avec fracas lors de l’arrivée en France de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), fin juin. L'opposition au dispositif sanitaire a réuni les deux syndicats minoritaires, et même mobilisé des citoyens. La réglementation européenne laisse très peu de marges de manœuvre aux États membres. Mais le sujet est étroitement lié à la politique vaccinale. Pour obtenir la fin de l’abattage total, les syndicats minoritaires réclament désormais de pouvoir vacciner préventivement les bovins contre la DNC. Actuellement écartée par le ministère, cette demande soulève de nombreuses questions : pratiques, sanitaires, réglementaires, économiques, commerciales, etc. Son sort sera très lié à la dynamique de la maladie, pleine de surprises ces dernières semaines.
Il y a encore quelques années, la question de l’abattage total des animaux pour des raisons sanitaires était un sujet d’initié. Apparu discrètement dans le débat public avec la tuberculose bovine et un documentaire d’Edouard Bergeon (L’amour vache, 2023), il restait un combat mené plutôt discrètement par la Confédération paysanne.