Irrigation : Espagne et Maroc, eldorados du dessalement

En Espagne comme au Maroc, deux pays habitués à intégrer la rareté de l’eau dans leurs politiques publiques, le dessalement de l’eau de mer fait l’objet d’un relatif consensus, malgré des voix citoyennes, peu audibles, qui dénoncent l’empreinte écologique du procédé. L'Espagne – et ses 765 usines – n'en finit plus d'augmenter ses volumes, dont un cinquième va à l'agriculture. Quant au Maroc et sa quinzaine d'usines, il est entré dans une phase de développement accéléré. Le coût n’entame pas leur volontarisme : l’eau la plus chère serait celle que l’on n’a pas, selon l'adage de ses promoteurs. Même s'il ne représente que 1% de l'eau d'irrigation espagnole, le dessalement a un rôle important localement, et en période de sécheresse, pour pérenniser des cultures à forte valeur ajoutées.
« Il est raisonnable de penser que c’est en travaillant sur nos forces et nos faiblesses, et non pas en misant sur d’hypothétiques difficultés de nos concurrents économiques, que notre auto-suffisance en fruits et légumes pourra s’améliorer » : tel est l’avertissement, un brin piquant, du CGAAER en octobre 2024.